par Rafi le 19/04/201030 jours de grève de la faim
Bernard a effectué 30 jours en s'abstenant d'ingérer tout produit autre que de l'eau. A ce stade, la fatigue est omniprésente.
Incarcéré depuis 30 jours, il s'était mis en grève de la faim dès son entrée en prison. Si tranquille soit-elle, ça reste une tôle, où l'on enferme des personnes pour des crimes. Un goulag où soit disant au nom des droits de l'homme, l'administration pénitentiaire s'amuse à tenter à la mort le gréviste en l'obligeant à vivre constamment dans des odeurs de repas chaud. De la torture morale, pour un homme qui a interdit aux médecins de le réanimer, et de le nourrir artificiellement en cas de coma... Une belle prison, ça oui! Un camp de travail obligatoire où l'on accorde des privilèges aux détenus, sortes de carottes pour les faire avancer.
On se souviendra de ce cubain, Orlando Zapata, 42 ans, qui est mort des suites de sa grève de la faim.
On se souvient tous de Gandhi qui utilisait ce moyen de pression sur l'État. Gandhi avait étudié l'histoire de Bouddha, de Jésus, du prophète Mahomet, et s'est battu contre les discriminations raciales au début du siècle 1900.
Qu'ont ils de différent? De la notoriété, mais l'un n'a pas plus de valeur que l'autre. Ils ont un point commun. La grève de la faim comme arme non-violente.
Pour faire cette action, il faut avoir assez d'amour en soi pour embrasser la Terre, choisir de se sacrifier pour le changement. Un changement. Imposer ce changement, offrir sa vie en sacrifice pour ce changement. Enlacer le feu, se noyer pendant des heures, plonger yeux fermés dans le don total de Soi.
Qu'importent les obstacles, qu'importent les chaines, le but est distinctement le bien de l'humanité, le tournant positif, c'est un combat dangereux, militant, activiste. Tous ces noms d'oiseau pour messieurs les académiciens, et qui ont tant de valeur pour les amoureux de la liberté...
Bernard Rappaz, 57 printemps, en grève de la faim depuis le 20 mars 2010 pour obtenir une décision qui est très simple à prendre pour ces magistrats si attachés à la procédure qu'ils peuvent faire durer à volonté dans temps, la révision de son procès.
