Comité International pour la Libération Immédiate
des Prisonniers Politiques de la Guerre Anti-Drogues

Actualités

Nouveau cheval de bataille du prisonnier politique Bernard Rappaz : la présence d'un Imam dans la prison pour les musulmans

par Transmis par Syrinx - Texte d'introduction : Cynoque - Texte de l'article : Presse mainstream, 21 juin 2011
Bernard Rappaz est emprisonné au pénitencier de Crêtelongue, en Suisse dans le canton du Valais. Militant non violent, il s'était illustré l'année dernière, la même année qui le vit aller tout droit en taule, en faisant une longue grève de la faim pour contester sa peine disproportionnée, pour dénoncer son procès à charge, manipulé par certains magistrats et politiciens haut placés. Il avait manifesté au début 2011, toujours depuis l'intérieur de sa prison, pour obtenir une meilleure nourriture, un droit pour les détenus de voir leurs compagnes dans l'intimité. Aujourd'hui c'est pour ses camarades musulmans qu'il se mouille. En effet, en prison dans cette partie du monde (la Suisse qui a interdit récemment suite à un référendum - vote du peuple - la constructions de Minarets pour - entre autres détails invoqués - "ne pas dénaturer le paysage") les personnes adeptes de l'Islam ne peuvent pas pratiquer comme ils devraient... Bernard, bien qu'il ne soit pas aux dernières nouvelles converti, pense qu'il est important que les hommes puissent pratiquer la religion qu'ils ont choisie en toute liberté, dans les meilleures conditions, conditions parfois justement exigées par cette religion, et souhaite par cette pétition intra-muros, que ses camarades puissent être entendus par un supérieur religieux.



19 juin 2011

Bernard Rappaz: Nouvelle pétition concernant le soutien spirituel.
Le Nouveau Nouvelliste qui aime beaucoup Bernard Rappaz informe sur sa troisième pétition :

Le 6 mai 2011.

DÉTENUS Après la nourriture et les femmes, l'islam est le nouveau cheval de bataille de Bernard Rappaz et de ses voisins de cellule. Le canton y réfléchit.

Un imam pour Crêtelongue

GILLES BERREAU

Des détenus du pénitencier de Crêtelongue demandent la présence régulière d'un imam dans le cadre de l'assistance religieuse en prison. Une première requête émanant de six détenus musulmans a été refusée début mars. Cette fois, ils reviennent à la charge avec l'appui de prisonniers sans confession ou chrétiens. Parmi ces derniers, on trouve - vous l'aurez deviné - Bernard Rappaz. Ces derniers mois, l'homme s'est déjà illustré en exigeant avec d'autres détenus une meilleure nourriture (février 2011), puis une chambre conjugale pour qu'ils puissent y recevoir leur compagne (avril dernier).

Si pour les menus et les femmes, une trentaine de détenus avaient soutenu ces démarches, cette fois la question religieuse n'a visiblement pas retenu autant l'attention derrière les barreaux. Seule une quinzaine de personnes, dont six musulmans ont signé cette réclamation.

Egalité de traitement

C'est en janvier dernier que les détenus musulmans ont proposé qu'un imam, reconnu par le Conseil d'Etat valaisan, leur soit envoyé. Requête refusée en mars par le directeur-adjoint de la prison qui soulignait alors que l'assistance religieuse est assurée avec le concours d'un aumônier catholique et d'un autre protestant. Les quinze détenus ont déposé alors en avril une réclamation. Selon eux, la décision ne respecte pas le règlement des prisons valaisannes qui stipule qu' «au besoin, la direction fera appel à des aumôniers d'autres confessions». Autre argument avancé: ce règlement garantit une égalité de traitement en matière religieuse.

La position du canton

Pour le directeur des pénitenciers valaisans, Georges Seewer, «se pose la question des églises officielles ou non en Valais, ainsi que la nécessité de traiter tout le monde de la même façon. Actuellement, en principe un aumônier catholique ou protestant passe chaque semaine à la prison, en alternance».

Pour la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten, un mandat de prestation tel que celui attribué par le canton aux aumôniers des deux religions officielles (ndlr: rétribués à 20% par le canton) n'est pas envisageable pour un imam. Par contre, la question d'une visite d'un religieux musulman va être étudiée. «Elle devrait se faire en dehors des visites réservées aux familles, pour ne pas prétériter ces dernières», ajoute la cheffe du Département de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration. Elle précise que les résultats de l'audit commandé par le canton sur les prisons valaisannes sont attendus pour le mois de septembre.

L'avis des aumôniers

Aumônier catholique des prisons valaisannes, Olivier Messer rappelle que si la loi prévoit exclusivement l'accès aux prisons pour les religions catholique et protestante, «il faut réfléchir à la présence d'un imam, une nouvelle donne existant avec une population carcérale musulmane toujours plus importante». L'aumônier protestant Roby Baer se montre plus circonspect. Il met en avant des problèmes de formation des imams pour ce travail d'aumônerie et le souci de leur représentativité. «Un musulman d'Afrique du Nord acceptera-t-il la visite d'un imam des Balkans?»

Le catholique Olivier Messer précise que son collègue protestant et lui-même sont à l'écoute de tous les détenus. Mais l'exercice a ses limites. «Pour la prière, par exemple, nous ne sommes pas aptes à remplir ce rôle, même si les musulmans sont invités à nos messes pour s'y recueillir.»

PAS DE MALBOUFFE, NI DE SEXE

Concernant les critiques de détenus sur la nourriture de Crêtelongue, Georges Seewer indique que le rapport établi à sa demande démontre que les mets servis sont variés et sains. «Il y a des légumes tous les jours ou, à défaut, de la salade. Les détenus ont aussi droit, selon la saison, à des fruits et légumes produits à Crêtelongue.»

Le pénitencier exploite quelque soixante hectares (viticulture, arboriculture, grandes cultures).

«Par contre, nous avons constaté que l'on pouvait faire mieux concernant les plats chauds. Les repas sont préparés à Pramont, puis reconditionnés à Crêtelongue par des détenus. Or, ces derniers changent souvent et le savoir-faire se perd parfois. J'ai ordonné à notre cuisinier de s'assurer périodiquement que le travail soit correctement effectué.» Georges Seewer juge par contre irréaliste la demande d'une cantine proposant des menus au choix avec dessert, etc.

En outre, les détenus ne pourront pas bénéficier, comme ils le demandaient, d'une chambre conjugale pour recevoir leur amoureuse. «Nous ne sommes pas entrés en matière. Car Crêtelongue est un établissement ouvert où les détenus bénéficient rapidement de congés de plus en plus fréquents, dès qu'ils ont effectué le tiers de leur peine. Les experts font remarquer que ces congés permettent déjà au détenu de retrouver sa compagne.» GB





Copyleft 2011 Cwebfrance